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Le Plus beau carnaval au monde.
Quelques informations concernant l'aqua alta.
L’origine de Venise date du Ve siècle av. J.-C. à l’époque où les invasions barbares obligèrent les habitants de la région du Pô à se réfugier dans la lagune, protection
naturelle contre les envahisseurs.
Rapidement, Venise assuma un rôle de lien entre l’Orient et l’Occident.
Grâce à son système politique érigé en république aristocratique,
la cité accrut sa puissance entre le IXe et le XVe siècle.
Elle étendit sa domination sur l’Adriatique et la Méditerranée Orientale au point de
devenir au XVIe siècle un des états les plus puissants et les plus riches d’Europe.
La superficie de la lagune est de 550 km2. 8 % de
cette surface sont occupés par la lle de Venise
et les nombreuses petites îles. Mais quatre-vingts
pour cent de la zone nondée ne sont pas navigables,
trop peu profonde ou marécageuse. Pour cette raison,
la lagune est sillonnée de nombreux
canaux larges, très bien signalés et
dragués en permanence. En semaine,
la circulation y est relativement dense,
témoignant d’une activité intense.
À l’est, la lagune est séparée de
l’Adriatique par une barrière de
sable naturelle traversée du nord
au sud par trois embouchures. Celles-
ci permettent l’accès aux
navires, mais aussi, lors
des marées, le
va-et-vient des
eaux salées. Ce
qui a créé au cours des siècles un écosystème unique, en passe malheureusement
d’être complètement bouleversé par
des travaux pharaoniques dont je parlerai à la fin de
cet article.
Aux amateurs de navigation fluviale, la lagune de
Venise offre de passionnantes et étonnantes découvertes.
Ainsi, le village de Petrenella et ses petites
maisons de pêcheurs tout en couleurs. La légende
prétend que ce serait pour permettre aux pêcheurs
de reconnaître plus aisément leur maison quand ils
rentraient de pêches un peu trop arrosées. On n’y
voit aucune publicité intempestive, pas de boutiques
pour touristes… un vrai paradis pour peintres du
dimanche.
Le sud de la barrière est protégé et classé
« Natura 2000 », site sauvage à souhait,
pour le bonheur
des ornithologues
et autres écolos
avertis.
San Làzzaro degli Armeni, la plus petite île
habitée, abrite un couvent de pères arméniens
installés depuis le début du XVIIIe. L’environnement
est époustouflant, l’architecture et
les jardins sont d’une beauté incomparable. La
visite du couvent et du musée, présentée par
un père sur le mode pince-sans-rire mais plein
d’esprit, est réellement très intéressante.
Il y a d’autres îles plus grandes et plus connues
telles que Murano, Torcello, San Michele… et
évidemment Venise, mais elles sont beaucoup
plus connues et envahies par les touristes. La
ville de Venise subit régulièrement des inondations
ou, au contraire, l’assèchement de
certains canaux, au rythme des marées extrêmes
d’équinoxes (acqua alta, acqua bassa).
Cette situation s’accentue avec l’enfoncement
général de la ville, enfoncement dû, paraît-il,
à l’érosion du sol par les courants sous-marins
et par la recrudescence de la navigation.
Quelquefois la conjugaison de l’acqua alta
et de vents locaux, tels que le « bara » ou le
« siroco », amplifie encore la hauteur de la
marée. Dans le futur, un autre problème sera
la montée des eaux due au réchauffement
climatique. À la suite d’une inondation catastrophique
en1966, avec 1,20m d’eau sur la
place St-Marc, il fut décidé d’étudier le moyen
d’empêcher ces inondations.
Le projet « Moïse »
Après bien des discussions et tergiversations de toutes
parts, le projet MOÏSE fut finalement imposé par l’ancien
premier ministre Prodi. Les travaux sont aujourd’hui
commencés. Lors des marées hautes supérieures à la
cote établie de 110 cm., et donc risque d’inondation,
les trois embouchures devront être colmatées par des
digues mécaniques (voir schémas ci-dessous).
En temps normal, les caissons sont posés au fond de la mer et remplis d’eau. En cas de danger, les vannes sont fermées et l’air sous pression est introduit dans le caisson.
Au maximum, le caisson formant barrage dépassera
d’environ 1m50 le niveau de l’acqua alta, ce qui me
paraît trop peu… mais je ne suis pas expert.
Ces travaux pharaoniques, 80 vannes de 20 m sur 30 m
à poser devant les 3 passes d’accès du Lido (800 m de
large), Malamocco et Chioggia (400 m de large chacun)
devraient être terminés en 2011 et coûter la modique
somme de 6 milliards d’euros payables en grosse partie
par l’Italie, mais également par tous les Européens…
Entretien, 8 millions d’euros par an.
Mais que ne ferait-on pas pour préserver ce que
d’aucuns appellent « la plus belle ville du monde » ?
Un article de Bernard Daubersy paru dans le n° 893 du magazine Yachting Sud.
Je tiens à remercier Pierre-Yves Martens du magazine Yachting Sud de nous avoir permis de reprendre l'intégralité de l'article.
Découvrir l'article "Venise : entre terre et mer" en format pdf
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